Ma grand-mère m’a mordu, Audren (2013)

Ma grand-mère m’a mordu, Audren (2013)

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Mordu« Le mois dernier, ma grand-mère m’a mordu » allègue Marcus. Vous pensez que c’est impossible ? Eh bien, détrompez-vous ! Mémé a bel et bien planté les crocs acérés de son dentier dans le poignet de son petit-fils, tout ça parce qu’il a refusé de lui passer la télécommande quand le générique Des chiffres et des lettres a marqué le début de l’émission.

Et pourtant, à la maison, personne ne veut y croire. Si la mère de Marcus était là, elle, elle comprendrait. Mais elle est à Strasbourg et vit dorénavant avec le sosie de Mario Bros. Il reste juste son père et sa sœur, qui eux se bidonnent. À l’école, même rengaine, c’est l’hilarité générale. Chez la psy ? Rebelote. Sa parole mise en doute comme ça, à Marcus, ça lui file le bourdon. Ça lui défrise les bouclettes. Tant d’injustice ! Pourquoi est-ce que sa grand-mère – une menteuse qui nie les faits ! – n’est pas punie alors que, si l’auteur du méfait c’était lui, il serait tout de suite réprimandé, privé de jeux vidéo, de dessert, et bien pire encore ?

Heureusement, dans cette galère, il y a la jolie Fleur. Autoproclamée « pince-sans-rire », la jeune fille le croit sur parole et n’est pas du genre à plaisanter avec les grisons agressifs. Elle-même victime des crachats de sa mamie « totalement abominable », elle a eu l’idée de créer un collectif, les VMV, comprendre : les Victimes des Mémés Violentes, dont la devise est « Œil pour œil, dent pour dent » et l’objectif premier, la vengeance. Avec l’appui du club, Marcus va apprendre à se défendre contre cette engeance ridée et machiavélique. Mais bon, est-elle si machiavélique que ça cette mamie… ?

Poilant petit livre au titre accrocheur, Ma grand-mère m’a mordu bouscule les normes établies : les enfants exigent le respect de la part de leurs aïeux, eux qui en déplorent souvent l’absence au sein d’une jeunesse effrontée. Marcus s’interroge : les vieux, « on leur pardonn[e] tout, juste parce qu’ils [sont] vieux. Mais [est]-ce une raison suffisante ? » Ah Marcus, il faut que vieillesse se passe ! En attendant, les mémés, elles sont parfois juste un peu bourrues. Et pas si méchantes. La preuve en est la fin, tendre et heureuse…

Une histoire qui fait fi de la bienséance, à savourer de 9 à 99 ans.

Mélanie, bibliothécaire

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Ma grand-mère m’a mordu, Audren (École des loisirs, 2013).