Écriture : mémoires d’un métier, Stephen King (2001)

Écriture : mémoires d’un métier, Stephen King (2001)

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EcritureSi je vous dis « Stephen King », vous pensez à Jack Nicholson passant la tête à travers une porte partiellement détruite, une hache à la main, le visage dément : « Coucou, chérie ! ». Vous pensez jeune fille en robe de bal couverte de sang, champs de maïs en proie aux forces démoniaques, hôtel hanté dans les montagnes, coupé du monde…

Et si l’épouvante ne sied pas vos goûts littéraires, ne vous détournez pas, pas tout de suite ! Stephen King a plus d’un tour dans son sac, et il lui arrive de trouver au fond de ses poches, enfouies sous les clowns dévoreurs d’enfants et les voitures à la conscience meurtrière, des histoires bouleversantes d’espoir invaincu, d’innocence à jamais perdue, de confession et de revanche sur les démons du passé.

Écriture : mémoires d’un métier fait partie de ces ovnis de la carrière de King. Point d’horreur ni de fantastique, mais la vie, la vraie : sa jeunesse bohème, ses débuts d’écrivain noyé d’innombrables « ce roman n’est pas pour nous, mais persévérez ! », et le succès, enfin !

Au diable l’hémoglobine ! Adieu les grands frissons ! King complète une première partie autobiographique (son curriculum vitae, comme il l’appelle) d’une étude sur le langage et la rédaction d’un roman. Bien loin des monstres tapis dans l’ombre, il nous livre un essai sur « l’écriture » et les aléas de la vie qui la nourrissent. Et, qu’il plaise ou non, l’auteur à succès a des conseils à revendre !

D’ailleurs, à l’entendre, écrire un roman n’a rien de bien compliqué quand on a les bons outils. Le reste tient de l’honnêteté et de l’imagination féconde, nourrie par la vie et surtout par ses propres lectures. N’imaginez pas prétendre au noble métier d’écrivain si vous n’êtes pas vous-même bouquinophage !

L’un ou l’autre passage vous paraîtra peut-être long ou répétitif (si vous ne portez pas à l’écriture une attention particulière), mais certainement pas dénué d’intérêt. Je défie quiconque refermant ce livre de me dire : « Ce fut une véritable perte de temps ! » L’expérience de l’auteur, ses métaphores sur les procédés d’écriture et son style sans artifices métamorphosent cet essai en récit aussi vivant et passionnant que votre roman préféré, en haut de l’étagère.

Avide de partager son savoir, Stephen King n’en reste pas moins un auteur « populaire », certes, mais d’une sincérité implacable dans son discours comme dans le regard (honteux) qu’il a longtemps porté lui-même sur ses propres récits. « Des âneries », disaient ses professeurs… Et bien moi, j’ai toujours aimé les animaux.

Cécile, bibliothécaire

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Écriture : mémoires d’un métier, Stephen King (Albin Michel, 2001).